
Jean-Pierre Beauviala lors de la table ronde organisée pendant la journée d’études lui étant consacrée à l’Université Rennes 2 le 28 avril 2015
Né en 1937 à Arles, et décédé le 8 avril 2019, Jean-Pierre Beauviala est un ingénieur et électronicien français, à l’origine de la société Aaton, fabricant de matériel audiovisuel dont l’existence s’étend de 1971 à 2013, date de son rachat par l’entreprise Transvidéo.
Avant de monter sa société, Beauviala travaille comme consultant pour le fabricant Éclair, à qui il vend le brevet du moteur à quartz pour la caméra Éclair-16. C’est par la suite qu’il crée Aaton, société a été à la fois à l’origine d’innovations techniques liées à l’argentique et à la vidéo analogique (« Chat sur l’épaule », Paluche, caméra 8-35, etc.), et un acteur majeur de la transition vers les pratiques numériques (caméras Pénélope Delta, A-minima et B-minima, enregistreurs numériques Cantar).
Cette société est par ailleurs la seule entreprise française de fabrication d’appareils de prise de vue, se singularisant ainsi clairement dans le paysage national, par rapport à des entreprises plus spécialisées (fabrication d’objectifs, etc.). Beauviala a, dès les débuts de sa société, défendu une manière singulière de penser la technique cinématographique, en adoptant un double point de vue : celui de l’ingénieur et celui du cinéaste.
L’approche de Jean-Pierre Beauviala a en effet ceci de remarquable qu’elle débute avant toute chose par des considérations esthétiques : avant de travailler pour Éclair, il cherche en effet en 1967 à réaliser un film sur les parcours dans les villes, souhaitant mettre en place un dispositif permettant à la caméra de se mouvoir sans entraves et de capter en même temps plusieurs sons. Se fait jour un questionnement technique qui irriguera sa réflexion autour de la mobilité de la caméra ou encore des systèmes de synchronisation son/image, au cœur des innovations d’Aaton.
C’est entre autres ce questionnement esthétique, au cœur d’une démarche d’ingénierie, qui fait l’originalité de l’approche de Jean-Pierre Beauviala et d’Aaton, et que le programme BEAUVIATECH entend creuser et étudier.
► Voir le communiqué publié par la Cinémathèque française le 9 avril 2019.